Ses dernières chroniques
Un paradoxe persistant…
Michel Llory s'étonne notamment que certains experts trouvent plutôt rassurante l'augmentation du nombre d'incidents dans une industrie à risque, puisque cela prouve la vigilance des observateurs.
En dessous du niveau de l'océan…
Seules "les questions de surface, les plus techniques, les plus visibles, immédiatement traitables sont le plus souvent envisagées", déplore Michel Llory. Et si on se donnait les "moyens pour aborder les sujets les moins observables ou calculables, les plus humains et organisationnels" ?
Après un accident ou incident, l'enquête de terrain devrait faire part du vécu des investigateurs
Michel Llory remarque que la "pertinence" des conclusions d'une enquête de terrain dépend "de l’expérience et des savoir-faire des investigateurs et des conditions pratiques de réalisation". Pourtant, dans leurs rapports, "rien n’est dit sur les difficultés d’intervention, les résistances rencontrées, les propres difficultés psychologiques des analystes".
50 ans en arrière : les bases de la sécurité industrielle d'aujourd'hui
À la fin des années 1970, Michel Llory participe à l'élaboration de ce qui constitue aujourd'hui les bases de la sécurité industrielle moderne, en travaillant sur les facteurs humains et l'ergonomie, la culture de sûreté, le retour d'expérience... Depuis, les pressions de production prennent régulièrement le pas sur les mesures de sécurité. Au risque de nous renvoyer 50 ans en arrière.
Des risques sanitaires et environnementaux aux accidents industriels
Dans cette tribune, Michel Llory s'interroge sur les résistances qui sont à l’œuvre, à la fois au niveau individuel et au niveau organisationnel et social, et qui empêchent une prise de conscience complète – ainsi que l'adoption de mesures de changement radicales – face à certains dangers, qu'il s'agisse de dangers tels que le dérèglement climatique ou concernant la sécurité industrielle. Ces résistances peuvent être passives, inconscientes, mais aussi le fait de lobbys.
L’aversion française pour les accidents
"Les accidents sont des phénomènes organisationnels. Ils ne peuvent être interprétés sous l’angle restreint et exclusif de l’erreur humaine, ni sous celui des causes purement techniques", rappelle Michel Llory, soulignant aussi que "l’histoire se répète d’une certaine façon", car "des schémas de dégradation de la sécurité se retrouvent à peu près systématiquement dans tous les accidents" et "ils sont souvent insidieux".
Lubrizol : quelques réflexions après l'accident…
Michel Llory réagit à l'incendie de l'usine Lubrizol, à Rouen. Pour lui, cet accident remet sur la table des questions de sécurité non résolues. Il rappelle que l’on ne peut se satisfaire des niveaux de sécurité atteints.
Des opérateurs privés de parole
Michel Llory est toujours particulièrement attaché à ce qui est pour lui la "question centrale" : la place, dans les analyses d'accident ou d'incident, qui est réservée aux travailleurs, aux opérateurs, à ceux qui ont directement vécu l'événement. Il nous raconte dans cette chronique la réaction d'un responsable "choqué" que l'on puisse évoquer des "opérateurs privés de parole".
Faut-il adopter la "positive attitude" en matière de sécurité ?
Les bras lui en tombent, n'hésite pas à déclarer Michel Llory lorsqu'il observe cette tendance expliquant qu'il faut privilégier le positif au négatif en matière de prévention des risques, c'est-à-dire commencer par valoriser ce qui marche bien. Pointer les bonnes pratiques n'a pourtant rien de nouveau, remarque-t-il. Mais surtout, n'y a-t-il pas le risque, dans cette quête du positif, de ne pas voir ce qui ne marche pas, les signaux faibles essentiels pour prévenir l'accident ?
Quand les pressions de production font face aux contraintes de sécurité
Les pressions pour produire "mieux, plus vite et moins cher" mettent toute l’organisation en tension et, au-delà du stress généré sur les salariés, déplacent les impératifs de travail vers la productivité... au détriment de la sécurité. Une situation qui peut conduire à de dramatiques accidents industriels, rappelle Michel Llory. "Il est nécessaire de mettre en place des moyens organisationnels pour assurer le contrôle des pressions productives et déceler d’éventuelles dérives", insiste-il.