Ses dernières chroniques
Les voies de la chimie sont innombrables : qui croire pour la gestion des risques ?
Sommes-nous en pleine accélération de "l’intensification chimique de toutes les économies" ? Pour Michel Llory, une chose est sûre : les leçons des catastrophes dues à des accidents chimiques "ne sont pas complètement tirées, ou apprises, ou elles ne perdurent pas".
Ces phrases qui emprisonnent experts et managers du risque
"Un accident comprend trois composantes : l’élément initiateur ; le comportement de l’installation ; la façon dont les hommes ont réagi." Ou : "Le retour d’expérience est la clé de voûte de la sécurité". Des phrases que les experts connaissent bien. Selon Michel Llory, elles les emprisonnent.
Sécurité et prévention : un regard dans le rétroviseur
"Certains de ces documents ont constitué un choc pour nous, ils ont agi comme une révélation, tant ils ouvraient le champ des possibles, traçaient des pistes nouvelles en vue de l’amélioration de la prévention et de la sécurité", confie Michel Llory, défendant une meilleure connaissance des accidents passés.
HSE : l’empire du prêt-à-porter
Quand l'accident survient, il semble que ce ne soit pas le moment de créer une méthode sur mesures pour comprendre. Autant utiliser du ready-made. Au magasin des méthodes, le panel est large. Mais "la forme plus ou moins rigide supplante le fond", selon Michel Llory.
L'accident est-il accidentel ?
Bien souvent, l'accident résulte d'une conjonction improbable de petits événements. Bien souvent, on a d'abord un sentiment d'absurdité. Bien souvent, le retour d'expérience pointera cet enchaînement qui n'aurait pas dû arriver. Bien souvent encore, un œil extérieur mettra le doigt sur ce qui fait mal : l'organisation. Une chronique de Michel Llory.
"Sans erreur, pas d'accident"
"Sans erreur, pas d'accident", écrivait il y a 30 ans le responsable de systèmes complexes à risques, expliquant que la sécurité est "presque exclusivement menacée par des défaillances dans la qualité des actions des hommes qui s'en occupent". Et aujourd'hui, prendrions-nous plus en compte le caractère organisationnel ? Telle est la question que se pose Michel Llory.
Comment appréhender le principe de précaution ?
Régulièrement, le débat sur le principe de précaution revient sur le devant de la scène. Faut-il le voir comme un frein au progrès ou s'en servir pour "moderniser la modernisation" ? Quoiqu'il en soit, "nul doute que les victimes de ces toxiques auraient soutenu l'application du principe de précaution", rappelle Michel Llory, listant en autre amiante et rayonnements ionisants.
Entre production et sécurité : un dilemme éthique
En septembre 1970, la première Ford Pinto est mise sur le marché après une phase de conception et de test réduite à deux ans. La voiture avait pourtant une dramatique faiblesse qui pouvait provoquer – et a provoqué – des accidents particulièrement graves. En se penchant sur l'histoire industrielle, Michel Llorry nous éclaire sur les enjeux de la sécurité.
"Au mieux, le REX piétine"
Michel Llory, ingénieur, chercheur et essayiste, continue de s'interroger sur le retour d'expérience et l'analyse des accidents, des analyses dont il note le "pointillisme analytique" mais où la vision globale fait souvent défaut. Ce qui mène souvent à pointer l'erreur humaine et la défaillance technique, mais ne permet pas de s'interroger sur les causes plus profondes.
La réponse est-elle sur l'étagère ?
Comment en est-on arrivé à chercher la réponse sur l'étagère quand il faudrait au contraire, en matière de sécurité industrielle et d'analyse des accidents passés, garder une pensée en alerte, vigilante, aiguisée, critique, explorant avec acuité le réel ? Michel Llory s'interroge.